Un ancien chirurgien affirme que des chrétiens sont aussi victimes de prélèvements forcés d’organes en Chine
Le régime communiste chinois est accusé de continuer à voler des organes à des prisonniers politiques, même s’il affirme ne plus pratiquer de tels prélèvements depuis des années. Un médecin qui a participé à un prélèvement forcé d’organes affirme que des chrétiens figurent parmi les victimes de ce système qui profite notamment aux cadres du Parti, selon lui.
Depuis les années 1980, voire avant, les autorités chinoises vendent des organes à des personnes ayant besoin d’organes et voulant court-circuiter les listes d’attente. Ce marché attire des étrangers qui disposent de suffisamment de moyens pour bénéficier des greffes dans les hôpitaux chinois. Pour ce faire, le pouvoir fait exécuter sommairement des citoyens emprisonnés pour leurs convictions politiques ou religieuses.
Confronté aux critiques internationales et des ONG, le pouvoir communiste chinois a décrété que seuls les prélèvements d’organes sur des volontaires seraient légaux à partir du 1er janvier 2015. Un engagement qui ne convainc cependant pas les opposants et observateurs qui soulignent par exemple que la Chine est aujourd’hui le deuxième fournisseur d’organes au monde alors même que le nombre de donneurs volontaires n’a pas crû autant que le nombre de greffes.
Les soupçons sont notamment étayés par un lien entre la forte persécution des membres de la secte Falung Gong, victimes d'arrestations massives et de meurtres en détention, et l’augmentation rapide du nombre de greffes au début des années 2000. L'interdiction officielle des prélèvements de force n’a rien changé à l’importance de l’offre. Les autorités chinoises ont même lancé en 2017 une campagne de persécution similaire à l’encore de l’ethnie ouïghoure du Xinjiang, majoritairement musulmane.
En juin 2021, un rapport d’experts mandatés par l’ONU a révélé que la Chine prélevait des organes sur des membres des minorités ethniques, linguistiques et religieuses et a mentionné les chrétiens parmi les victimes de ce système. Un médecin chinois appuie les accusations.
Le témoignage d’un chirurgien qui a participé à des prélèvement forcés
Enver Tohti est l’actuel président de l’Union chrétienne ouïghoure mondiale et vit à Londres. Cet ancien musulman a été chargé d’opérer un prisonnier pour prélever ses organes. Il a expliqué en juin dernier à Premier Christianity News que l’on tirait sur les prisonniers de telle sorte qu’ils survivent assez longtemps pour que leurs organes soient prélevés en parfait état. Les victimes décédaient durant les prélèvements :
"J'étais chirurgien chez moi. Et en 1995, j'ai été appelé sur un terrain d'exécution. J'ai retiré le foie et les deux reins d'un homme à moitié exécuté parce qu'ils lui ont tiré dans le côté droit de la poitrine de telle sorte qu’il meure, mais pas trop vite. Cela m'a donc laissé le temps laissé le temps d'extraire ses organes."
Selon lui, des chrétiens des églises de maison font partie des victimes de ce système. Il affirme que les hauts fonctionnaires entendent ainsi allonger leur espérance de vie :
“Ils ont trouvé une source d’approvisionnement illimité d’organes comme celui-ci, des Tibétains, des adeptes du Falun Gong, des Ouïghours, juste des minorités, comme des chrétiens de maison, parce qu’ils croient dans autre chose que le communisme. Ils sont soumis à tout ce qui est possible, car ils ne sont traités que comme des biens de l’État, pas comme des êtres humains."
Jean Sarpédon